J’ai bientôt 28 ans, je crois plus de 12 ans que tu es parti et les blessures ne partent pas
Je ne sais pas si c’est le manque de toi, ou le manque de moi qui fait couler mes larmes.
J’ai 28 ans et je ne suis pas sure de savoir qui je suis.
Je suis une femme forte, du moins c’est ce que disent les gens autour de moi, ceux qui connaissent notre histoire. Et pourtant moi j’ai l’impression d’être si fragile.
J’ai passé une bonne partie de ma vie à me battre et maintenant que je ne suis plus en danger, c’est comme si je me faisais la guerre toute seule. Parfois je gagne, parfois je perd, au final je suis toujours celle à terre.
j’ai des douleurs dont je ne comprends pas la cause, même si j’imagine que c’est un peu toi, enfin l’absence de toi, ou bien ce que tu m’as laissé, ou ce que tu as oublié.
Je ne suis pas triste, la plupart du temps je suis même heureuse, je considère faire partie de ceux qui ont de la chance, bientôt que beaucoup s’appitoient de mon histoire.
Parfois les larmes montent comme pour remplir une baignoire de vie.
Les émotions gonflent ma poitrine et je ne sais pas quoi en faire. J’ai envie de pleurer mais je ne sais pas pourquoi, sans aucune raison c’est comme si mon coeur reprenait ses droits.
Je rationalise mes problèmes, je cherche à comprendre mes douleurs, à leur donner un nom, une étiquette. Alors qu’en fait tout semble inclassable, comme une pile de vieux papier je ne sais pas par où commencer.
J’appelle à l’aide comme je peux, ou plutôt c’est mon corps qui s’en charge. Mais quand on me répond, je tourne le dos, tout va bien après tout. Je vais bien je crois … pourquoi perdre du temps, la vie est déjà assez courte comme ça … enfin ce n’est pas à toi que je vais apprendre ça.
J’ai même plus la sensation de devoir aider les autres, ou alors je fui mes problèmes.
Mais non je ne les fui pas, je sais qu’ils existent, mais je m’en fiche ils ne me gênent pas … la plupart du temps je les oublie même. Jusqu’à ce qu’ils reviennent, et mon coeur reprend ses droits.
T’as mis ma vie à l’envers je crois, j’ai plus envie d’être une enfant maintenant, j’ai envie de vivre ma vie, de faire de grandes choses, de prouver au monde que j’existe. Je n’ai pas envie qu’on s’occupe de moi.
J’écris ces mots sans même trop savoir pourquoi. Je crois que c’est le seul moyen que j’ai trouvé de libérer ce poids sur ma poitrine sans faire un trou dans le mur. ça il y en a déjà.
J’ai pas de temps à perdre à demander de l’aide, et pourtant je ne suis pas sure d’y arriver toute seule.
Parfois au milieu de l’océan, je me dis que je pourrais couler.
Mais au fond je crois que je n’y arriverai pas. Parce que mon corps est fait pour se battre il ne me lâcherait pas. Et puis je dois vivre ma vie, même si t’as décidé de gâcher la tienne.
la faute à qui en fait ? qui était dans ta tête à ce moment là ?
t’aurai pu attendre de me revoir